Arnaque à la fausse dépanneuse, qu’est-ce que c’est ?

En France, des automobilistes en panne voient leur situation empirer en confiant leur véhicule à de faux dépanneurs. Derrière des gilets fluo et des camions banalisés, certains profitent de l’urgence pour abuser en toute impunité.

Comment repérer une fausse dépanneuse ? Les signes qui ne trompent pas

Quand on est en panne, le stress prend souvent le dessus. Et c’est justement dans ces moments-là que les faux dépanneurs interviennent. Leur objectif : profiter de la confusion pour gagner votre confiance… ou forcer votre main. Heureusement, certains indices peuvent vous alerter.

Comment savoir s’il s’agit d’une arnaque ?

Il y a des signaux qui doivent immédiatement éveiller votre vigilance. Un véhicule sans logo clair, un dépanneur qui vous presse sans expliquer. Ou encore une absence totale de devis écrit.

Autre indice inquiétant, vous n’avez appelé personne et pourtant, un dépanneur arrive comme par magie. Si l’intervention ne passe ni par la borne d’appel ni par votre assurance, il y a de fortes chances que ce ne soit pas une entreprise agréée. Ce genre d’arrivée non sollicitée n’a rien d’un hasard, c’est une méthode bien rodée.

Comment se comporte un arnaqueur ?

Le faux dépanneur joue souvent la carte de l’urgence. Il vous pousse à accepter rapidement, insiste pour charger votre voiture sans vous laisser le temps de réfléchir. Il peut vous dire que vous n’avez pas le choix ou que c’est la seule solution possible.

En cas de doute ou de question, son ton peut vite changer. Certains se montrent insistants, d’autres deviennent agressifs. Leur but est simple, vous faire céder sans que vous puissiez vérifier quoi que ce soit. Dans ce type de situation, c’est souvent votre bon sens qui fait la différence.

Quelles sont les fraudes les plus courantes ?

Les méthodes utilisées varient, mais les escrocs ont leurs habitudes. L’arnaque classique consiste à remorquer votre voiture vers un garage complice, souvent inconnu de votre assurance. Une fois sur place, les prix explosent pour des réparations parfois fictives ou inutiles.

Il n’est pas rare non plus que le véhicule soit bloqué. Vous ne le récupérez que si vous payez immédiatement, parfois en liquide ou avec votre carte bancaire, sur un terminal douteux. Dans certains cas, l’auto est tout simplement retenue, sans bon de prise en charge, dans l’attente d’un virement. Vous perdez du temps, de l’argent, et parfois, votre voiture.

Ce qui rend ces arnaques encore plus efficaces, c’est l’usage d’applications comme Waze, que certains escrocs détournent pour repérer en temps réel les véhicules à l’arrêt ou accidentés. En quelques minutes à peine, ils arrivent sur place avant même le dépanneur officiel. Dans l’urgence, l’automobiliste accepte leur aide sans se méfier.

Ces fraudes se multiplient notamment en Île-de-France, dans des zones comme le Val-d’Oise ou le Val-de-Marne, où des arrêtés ont déjà été pris pour limiter ce type de pratique. Les départs en vacances sont aussi des périodes propices, car les automobilistes sont souvent plus pressés, moins méfiants et parfois loin de chez eux.

Le coût d’un vrai remorquage VS l’arnaque : ce que vous devez savoir

Connaître les tarifs d’un remorquage en règle permet d’éviter bien des pièges. Il suffit de quelques repères pour savoir si l’on a affaire à un professionnel… ou à une escroquerie bien organisée.

Quel est le prix d’une dépanneuse ?

Sur autoroute, les tarifs sont définis par l’État. Pour un remorquage jusqu’au garage agréé de confiance le plus proche, le prix tourne généralement entre 130 et 150 euros.

Ce montant comprend l’intervention et le transport. Si vous disposez d’une assistance dans votre contrat d’assurance, vous n’avez normalement rien à avancer. L’intervention est alors gérée directement par l’assureur, via des prestataires agréés. Cela garantit un cadre clair et des tarifs contrôlés.

Arnaque à la fausse dépanneuse : ce que vous risquez à suivre un faux dépanneur

Avec un faux professionnel, tout peut changer. Les tarifs sont inventés, les prestations gonflées et la facture peut s’envoler. Dans certains cas, plus de 1 500 euros ont été réclamés pour une simple panne de batterie. Parfois, cela a pu monter à plus de 3500 euros ! Des sommes absolument exorbitantes.

Le véhicule est souvent conduit vers un garage que vous ne connaissez pas, avec des pièces prétendument remplacées, sans devis, ni preuve. Et si vous refusez de payer, la voiture peut être bloquée. Elle ne vous est rendue qu’après un règlement immédiat. Certains escrocs réclament même un virement dans la foulée.

Le plus inquiétant, c’est que ces pratiques visent des automobilistes vulnérables, souvent seuls, parfois avec des enfants à bord. C’est ce qui rend ce type d’arnaque aussi révoltant.

Comment repérer un faux camion de dépannage ?

Sur autoroute, toute intervention doit être sollicitée via les bornes d’appel d’urgence, par la gendarmerie ou après un appel à votre assurance auto. C’est la seule manière d’avoir la garantie que la dépanneuse qui vient est bien agréée.

Les véhicules officiels sont clairement identifiables, souvent avec le logo de l’entreprise et un numéro d’agrément. Ils présentent un devis avant toute opération et ne réclament jamais de paiement immédiat en espèces sur le bord de la route.

Si un dépanneur surgit sans qu’on l’ait appelé, sans numéro de dossier, et sans informations précises, il faut refuser poliment et attendre l’intervenant mandaté. C’est une règle simple, mais qui peut éviter de grosses pertes.

Se protéger des fausses dépanneuses : les bons réflexes à adopter

Tomber en panne est déjà assez stressant. Alors quand, en plus, on doit se méfier de celui censé nous aider, il y a de quoi perdre patience. Heureusement, quelques réflexes simples permettent d’éviter le piège.

Comment se protéger de l’arnaque à la fausse dépanneuse ?

Quand votre voiture s’immobilise, gardez le contrôle de la situation. C’est à vous de décider qui intervient. Pour cela, il est essentiel d’appeler vous-même l’assistance, soit via votre assurance, soit depuis une borne d’appel d’urgence.

Ne signez jamais quoi que ce soit dans la précipitation. Si le dépanneur est légitime, il saura attendre que vous lisiez les documents. N’hésitez pas à lui demander une preuve d’identité professionnelle ou un justificatif d’intervention.

Vérifiez aussi la plaque d’immatriculation du véhicule, le nom de l’entreprise et comparez-les aux informations données par votre assureur ou la société d’autoroute. Une entreprise sérieuse n’a rien à cacher.

Que faire si vous avez un doute ?

Il est tout à fait possible de refuser l’aide d’un dépanneur qui ne vous inspire pas confiance. Si vous n’avez rien demandé, dites-le clairement. Restez courtois, mais ferme.

Appelez immédiatement les forces de l’ordre ou votre compagnie d’assurance pour savoir si une intervention a bien été programmée. C’est souvent le meilleur moyen de lever le doute.

En parallèle, prenez un maximum de notes. Relevez les plaques pour retrouver le conducteur, le nom de l’entreprise, le lieu exact, l’heure et le comportement du dépanneur. Ces informations peuvent être importantes par la suite.

Comment faire quand on s’est fait arnaquer ?

Si vous avez été pris au piège, ne restez pas seul. Déposez plainte rapidement auprès de la police ou de la gendarmerie, en fournissant tous les éléments possibles. Photos, documents, témoignages.

Prévenez votre assurance, même si vous pensez ne pas être couvert. Elle pourra vous orienter et parfois vous aider à faire valoir vos droits.

Enfin, signalez les faits à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) ou directement à votre préfecture. Ces organismes peuvent faire le lien entre plusieurs cas et ouvrir une enquête.

Mieux vaut prévenir que tomber dans le piège

Les arnaques à la fausse dépanneuse se multiplient et aucun automobiliste n’est totalement à l’abri. 

Dans ces moments de stress, garder le réflexe d’appeler soi-même un service fiable fait toute la différence. En posant les bonnes questions et en refusant ce qui vous semble flou, vous reprenez le contrôle dès les premières minutes. C’est souvent ce qui évite de gros ennuis.